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Aricle « J’accélère la génétique avec la ponction d’ovocytes »

Olivier Auguste expérimente, sur ses génisses, cette technique qui permet de réduire l’intervalle entre les générations et de multiplier les pères.

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Installé à Dampierre-sur-Brou, en Eure-et-Loir, avec son frère, Olivier Auguste est un adepte de la collecte d’embryons depuis une dizaine d’années. Lorsque sa coopérative d’insémination, Origenplus, lui propose l’an dernier de tester la ponction d’ovocytes, il saute sur l’occasion, y voyant un nouvel outil pour accélérer l’amélioration de son troupeau.

En effet, l’objectif est de produire des embryons in vitro à partir d’ovocytes, et ainsi réduire l’intervalle entre générations. Olivier utilise cette technique depuis avril, avec un taux de réussite de 50 % en moyenne. Les premiers veaux verront le jour en février.

La ponction d’ovocytes, également appelée Opu pour « Ovum pick up », nécessite une préparation importante. À la fin septembre, Olivier a choisi quatre génisses qui présentent un index génomique élevé. Il leur a administré un traitement hormonal destiné à provoquer une superovulation, en deux injections à douze heures d’écart le week-end, les a ensuite transportées le lundi à la station de prélèvement de l’Aigle, dans l’Orne, à environ 90 kilomètres de là.

Les ovocytes y sont prélevés par des techniciens, puis transportés à la station d’Allice, à Tours, pour être maturés et fécondés. « Nous sommes dépendants du laboratoire de Tours. Nous devons leur apporter les ovocytes dans les deux heures après le prélèvement, indique Cindy Dervaux, technicienne chez Origenplus. À terme, nous allons investir pour le faire nous-mêmes à l’Aigle. » Sept jours plus tard, Olivier découvre le résultat : toutes les génisses ont donné entre 1 et 8 ovocytes. Sur les 19 ovocytes prélevés, 10 ont donné des embryons viables. L’objectif de 2 à 3 embryons par génisse est rempli.

Transfert des embryons

En parallèle, Olivier a sélectionné une vingtaine de génisses receveuses et leur a posé un implant pour synchroniser les chaleurs. « Les génisses ont une meilleure fécondité que les vaches : 65 % de gestation contre 50 % », précise Cindy Dervaux. Elle évalue les receveuses : 11 génisses ont répondu positivement au traitement. Dans la foulée, elle transfère les embryons.

La ponction d’ovocytes permet de débuter la collecte dès 9 à 10 mois d’âge, donc de gagner trois mois par rapport à une collecte d’embryons. Elle est aussi possible sur des animaux gestants (entre 45 et 90 jours) et sur des animaux qui ne réagissent pas à la collecte d’embryons. Surtout, elle diminue l’intervalle entre les prélèvements, deux semaines au lieu de six pour les embryons.

Mais cet avantage pose aussi une contrainte. « Le cycle d’ovulation est de 21 jours. Les génisses refusées pour la pose ne peuvent donc pas recevoir le nouveau prélèvement 15 jours après. Comme on ne peut pas encore congeler les embryons, cette technique nécessite beaucoup de génisses », précise Olivier.

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